les itinéraires possibles vers l'Espagne
Pour
prendre la mesure des déplacements, il faut se rapporter
à
d'autres
trajets de l'époque par exemple
-septembre
1668 le baptême des triplés de Mazerolle
nés dimanche, tout le monde est là lundi pour
le baptême
le trajet de la vinade en bas Limousin, (160
km.env. A/R) le voyage dure en
moyenne 5 jours parfois moins,
-en 1645 (très beau temps, sans pluie ni vent) les barriques
parties le
lundi 22 octobre sont de retour le jeudi 25)
-en 1644 octobre neige
et pluie, le voyage dura une semaine du lundi 24
au
dimanche 30 après-midi.
Ces équipées sont
courtes ! Mais seriez-vous capables de les faire ?
Vous
rêvez de randonnées vers St Jacques de Compostel ? Essayez
donc ! les parcours de vos ancêtres.
Nous
avons utilisé
l'itinéraire à cheval, d’un
émigré cantalien du XVIIIème siècle,
deValence à Aurillac via Barcelone
(A.D.
du
Cantal cote 130 F 6)
page-1 page-2 page-3
page-4 page-5
Pour évaluer les trajets des voyages vers Valence et
Alicante,
nous avons
le testament de
Tortosa :
ce testament a été
rédigé à Tortosa le 20 août 1712, puis il a
été réglé
à Pleaux le 1er octobre
1712
soit 41 jours pour effectuer
un
trajet de près de 860 km.
Si l'on
accorde un
répit d'une journée au départ et une
journée à l'arrivée, plus une autre pour
rencontrer le notaire, nous avons 38 jours de voyage soit environ des
étapes de
25 km ce qui est une moyenne très raisonnable,
il ne faut pas oublier que ces gens-là étaient de
robustes voyageurs et les
étapes pouvaient être nettement plus longues. Il y a,
également, la qualité
des chemins, les bords de mer devaient être parfois
marécageux la montagne est
omniprésente même sur la côte, et lorsqu'il
faut traverser ces hauteurs, même
actuellement, la route est accidentée et "pittoresque" !
Le repérage n'était pas évident, la densité
d'habitions, certaines régions sont
quasiment désertiques.
Actuellement : Ally > Valence ou Aurillac > Valence
représenterait 1100 km.env.
Autrefois
la
distance devait se compter plus en jours de marche qu'en lieues !
N'oublions
pas que dans ce descriptif du voyage de notre cavalier auvergnat,
"les
lieues sont de 5 quarts d'heure de marche à cheval ou d'une
forte
heure"
ce qui est très différent d'une lieue
terrestre qui faisait 4,4 km env. nous aurions eu une distance de 780
km env.
Pour
illustrer les
déplacements de nos chaudronniers, Garcelon et autres nous
avons fait ce montage de cartes
Depuis Valence, pour rejoindre Alicante
via Xavita (autre
testament) et Alcoy
(passeport de St Bonnet de Salers) il faut rajouter 170 km environ, on
peut
rajouter 7 jours toujours
à
pied!).
Le trajet par la côte fait 20 km de plus.
Gabriel Domenech nous avait communiqué un dictionnaire
descriptif de l'Espagne
par Alexandre Laborde
la 3ème édition éditée en 1827,
vous trouverez Google Books
d'autres livres
semblables.
nous
y retrouvons, entre autres,
l'itinéraire de notre cavalier du 18ème
siècle.
Pour vous aider à relativiser l'état et l'importance des
villes, nous vous
proposons quelques cartes provenant de l'Instituto
Géogràfica Nacional d'Espagne.
Ces
cartes sont leurs propriétés et tous les droits
d'utilisation et de reproduction leur appartiennent.
Royaume
de Valence
1632 un bel exemple de carte, mais avec elle
vous n'irez pas loin !
Alicante-1732
Alicante 1764
Alicante -1903 avant que
l'urbanisation frénétique ne masque la montagne,
Les
églises étaient déjà présentes ainsi
que ce palais (l'actuel Hôtel de Ville)
photo de 1925
ceci
donne un aperçu de ce que nos Cantalous pouvaient voir ,
hormis les
immeubles qui devaient être des maisons bien différentes.
à Xativa,
il y a un hôpital du 15ème et 16ème
siècle,
Lors
de son testament, est-ce
que le cantalou Jean Brun
y a séjourné ? Sa femme Françoise Ribera est au
Puy-Soutro en Auvergne et Pierre Ribera le frère de celle-ci
recueille le testament.
(Le seul puy-Soutro que nous pouvons
adapter
est celui d'Ally)
Le 7 juin 1873, Ferréol Chanut,
26 ans,
habitant St Bonnet de Salers va à Alcoy, province d'Alicante.
Selon
notre correspondant Emilio Benedicto Gimenez, la route de Huesca, vers
Saragosse, Teruel et Valence
a toujours été un grand axe d'échanges et draine
le nord de l'Espagne.
Les
mines
de cuivre des environs de Calamocha sont sur cet axe.
Lors de
notre première visite à Calamocha, Emilio nous avait
demandé s'il existait chez nous en Auvergne des traces de nos
chaudronniers. Malheuresement nous n'avions rien à lui
présenter, les chaudronniers d'Ally ou de Chaussenac ne nous ont
laissé aucune trace, sauf dernièrement cette maison
Garcelon de Chaussenac, qui peut imaginer qu'elle provient des gains
réalisés par Antoine Garcelon chaudronnier à
Alicante.
Par contre, lors de notre voyage, nous avons
trouvé des rues des chaudronniers, même dans de petits
villages comme celui-ci "la Gonal", 12/15 km au sud de "Vilafranca de
Pedenes", où se trouve cette rue qui litstéralement
signififie "petite chaudière", pourquoi pas ? mais
au bout de cette rue, sur la place de l'Eglise il y a un monument
dédié à la Ste. Vierge, c'est normal, sur 1face on
trouve une céramique représentant N.D. de Lourdes, sur
l'autre N.D. de Fatima, mais sur la 3ème face : cette Vierge
noire avec les montagnes derrière n'est pas sans rappeler la
Vierge Noire, nos Cantalous y sont-ils pour quelque chose ?
On peut rêver !
Mais il s'agit de la Vierge Noire de Monserrat en Catalogne
Le
déplacement d'Ally à Calamocha en Aragon
représente, actuellement, en suivant au mieux les détails
des itinéraires ci-dessous un voyage d'environ 850 km.
Parfois
au cours de nos excursions nous croisons la trace de nos Cantalous
comme
un certain Arnal entre Grauss et Bénasque.
Il y a aussi
cette reconnaissance de dettes de 39 livres trouvée dans les
papiers de la maison de commerce des
3 frères Garcelon,
contractée le 3 octobre 1694 par Antoine Yrondi marchand de
Barbastro, il est originaire de Granoux à
Pleaux.
En
cherchant
un peu dans les vieux actes de notaires il est possible de jalonner
leur itinéraire.
Si vous bavardez avec les habitants du
piémont pyrénéen, ils vous diront que les
échanges avec leurs homologues espagnols sont et ont
été une évidence, et souvent une
nécessité.
Prenez
en compte l'épisode de
Tortosa, ci-dessus, et nous avons un trajet de 40 jours environ.
Les
cols pyrénéens sont fermés 6 mois de
l'année.
Imaginez Géraud Garcelon et ses
compagnons partant en 1632 pour ce long périple ;
vêtements, bagages.
Dans les actes rédigés
à
Calamocha nous trouvons la trace de sacs d'outils,
éventuellement, une monture.
On voyage en groupe comme pour
le travail, c'est aussi une question de sécurité.
Ceci
est valable pour tous ces marchands et migrants de tous poils!
En
recherchant dans d'anciens Atlas ou dictionnaires topographiques, au
mieux, nous avons la description de trajets (pas toujours le chemin le
plus court !) ou des cartes avec un simple positionnement des villes,
rivières et montagnes. Donc il n'y a pas de cartes à
disposition de nos voyageurs.
Il est fort probable que la seule
carte ayant court ait été la carte orale, la
mémoire du plus ancien garantissait l'issue du voyage. A cela il
faut ajouter les passeurs.
La vie des émigrés d'hier
était semblable à celle des émigrés
d'aujourd'hui !
Nous n'avons gardé que la partie du
trajet Aurillac - Toulouse soit : 34 lieues d'une heure de marche
à cheval,
(voir plus haut) actuellement : 240 km.
environ
Trajet | distance
en lieues |
Aurillac - Saint
Mamet | 3 |
Saint Mamet - Maurs | 4 |
Maurs - Figeac | 3 |
Figeac -
Villefranche de Rouergue | 5 |
Villefranche
de Rouergue - Cailus | 5 |
Cailus - Montauban | 6 |
Montauban - Fronton | 3 |
Fronton - Toulouse | 5 |
2ème
partie
d'itinéraire,
relevé à la
bibliothèque municipale de Mamers -72-
"Guide du voyageur aux
Pyrénées" par RICHARD éd. des itinéraires
européens de Richard
librairie L. Maison 5 rue Christine
à Paris – 1851 –
(Environ 100 ans
après l'itinéraire ci-dessus,
mais on peut
raisonnablement penser qu'il n'y a pas eu de changement majeur dans
l'état de celui-ci.)
actuellement : 145 km pour 13
myriamètres et 6 km annoncés ci-dessous
Nous
avons séjourné dans
cette agréable région et randonné sur ces
itinéraires sans nous douter qu'il s'agissait
d'un éventuel trajet des
cantaliens vers l'Aragon.
Est-ce que nous sommes gouvernés
par un atavisme dû aux gènes Garcelon, toujours est-il que
nous nous retrouvons parfois et par hasard sur des chemins qu'ils ont
empruntés !!!
Généalogie
et tourisme sont vraiment indissociables !!!
Pour
qui connaît l'itinéraire de Luchon aux Hospices de France
puis la montée au port du Venasque, le trajet n'est pas de tout
repos, le
dénivelé est de 1100 m.
Ensuite la descente du
coté espagnol vers Bénasque. Nous avons
découvert cette deuxième partie de l'itinéraire en
septembre 2009 : il est
peut-être moins ardu mais également spectaculaire.
Extraits des pages
de ce guide :
Bagnères
de Luchon
à Benasque
Voyage à cheval, deux jours, (cet
itinéraire existe toujours, c'est un magnifique sentier de
randonnée).
De Bagnères de Luchon on passe par la
tour de Castel-Vieilh, l'Hospice de Luchon, les 5 lacs,
(4 heures
depuis Luchon).
"Ici la route taillée en zigzag est fort
pénible et on fera bien de descendre de cheval". L'aspect des
lacs est d'un bel effet, devant lequel il faut s'arrêter dix
minutes. Une marche d'une demi-heure conduit au port de Venasque. Cette
dernière partie du trajet est la plus fatigante, mais aussi, la
plus belle, la plus pittoresque.
Arrivé au port, on a
devant soi la sombre et majestueuse Maladeta et ses immenses glaciers.
plus
bas vous avez une vue actuelle du Port du Vénasque.
mais
ne
dites pas que le passage était impossible pour nos Cantalous
aguerris,
la preuve de la faisabilité est sous vos yeux !
Cette dernière vue est antérieure à 1914.
Du port de Venasque on
arrive en une heure et quart au pied de la Penna Blanca par un chemin
difficile, et taillé en zigzag. Une marche de près d'une
heure nous conduit à l'Hospice de Benasque, situé dans un
bassin magnifique. On admire près de l'hôpital trois
jolies cascades. De l'hospice à la cascade de Ramougno une heure
environ. Cette cascade descendant de la montagne du même nom.
Viennent ensuite le pont des Bains (3/4 heure), la cascade de
l'Eventail et les bains sulfureux de Benasque. On traverse
successivement les ponts de Malihierne et de Cubère (une heure
trois quart) par une route accidentée et parsemée de
cascades, puis en une heure, on atteint Benasque
Benasque : petite ville
espagnole de 5 à 600 habitants ; ses rues, mal alignées
sont sales, étroites et tortueuses. A défaut
d'hôtel on loge dans des maisons particulières.
(il
faut noter que cet itinéraire a été décrit
avant 1851, les conditions de vie étaient tout autres,
plus près de celles qu'ont connues nos voyageurs cantaliens vers
l'Aragon, cent ans plus tôt, que de celles que nous connaissons
aujourd'hui.)
vue du port de
Vénasque depuis l'Hospice de France
Le port du Vénasque de la France vers l'Espagne
Autre possibilité :
l'itinéraire par la
vallée de
la Garonne jusqu'à
Vielha en Espagne.
20 kilomètres avant Bagnères il
suffit de suivre la Garonne à St. Béat pour rejoindre
l'Espagne par le Val d'Aran et Vielha et ensuite le port de
Vielha.
Il constituait le passage principal qui reliat le Val
d'Aran à l'Aragon.
En 1192, le roi Alphonse II ordonna
l'édification d'un refuge ou hôpital au pied de ce
port pour servir de base aux caravanes de muletiers ou autres voyageurs
qui devaient réaliser cette traversé dangeureuse.
Ce
principe d'hôpital ou d'hospice est le même pour le passage
du Vénasque.
La traversée demandait une
journée
Le trajet vers Barbastro ou vers Lérida et
Fraga est sensiblement le même, par un col ou l'autre, et le
périple n'était pas sans danger comme pour l'ensemble de
l'itinéraire !
Avec
l'altitude des deux cols, 2445 m au Venasque et 2448 m au
col de Vielha, le passage de la montagne restait le gros
problème, les hivers de cette époque étaient
rigoureux, (la Seine gelait à Paris)
Voyez "le Pas de
Peyrol" au Puy Mary actuellement.
Il reste à trouver
l'itinéraire espagnol !!!
Il y a des implantations à
CASPE et
FRAGA près de LERIDA mais aussi à BARBASTRO sur la route
de Huesca et Zaragosse ces points peuvent nous aider dans cette
recherche
Commentaires
sur le passage des Pyrénées
Il est
évident que les grands trajets de migrations, tels les chemins
de St Jacques de Compostelle ou le passage des armées pour se
rendre en Espagne, ont acquis un statut important.
Mais ce
serait, à notre avis, une erreur de faire abstraction de la
capacité d’adaptation de nos voyageurs cantaliens et de
leurs sens du commerce.
Pour leur activité, ils devaient
établir des réseaux commerciaux, faire comme on le fait
actuellement, s’attirer des sympathies, bien connaître
leurs clients et, partant de là, être à même
d’obtenir de ces gens des renseignements sûrs.
Ils
devaient, certes, agrandir leur rayon d’action, mais aussi,
trouver des passages pour franchir les Pyrénées en toute
tranquillité avec le pécule qu’ils avaient
amassé pendant leur séjour en Espagne.
Et quoi de
mieux que ces "conventions" ou ces "passeries", qui existaient entre
les communautés françaises et espagnoles partageant les
estives pyrénéennes et qui avaient aussi leurs propres
relations commerciales.
Donc le terrain était favorable
à nos Cantaliens et les risques, probablement, moins grands que
sur les grands chemins.
Ces passages existent toujours et la coutume
entre les paysans français et espagnols également.
Il
n'y avait pas, nécessairement, une voie pour se rendre en
Aragon,
mais plusieurs au gré des bonnes relations qui
pouvaient évoluer.
Autre
détail : sur le chemin qui monte au "port de
Vénasque" il existe un endroit, avant d'arriver au refuge, qui
s'appelle "le trou des chaudronniers" il marquerait l'endroit où
des chaudronniers
auvergnats qui se
rendaient en Espagne auraient péri !
Essayez une
visite sur Wikipedia
!
Allez à cette adresse, sur Géoportail ,indiquez
"Bagnères de Luchon 31" passez sur le mode carte et vous
constaterez ce détail.
Si nous nous sommes
penchés sur ces trajets vers l'Espagne, il ne faut pas oublier
pour autant que nos Cantalous ont voyagé partout en France et
qu'ils ont rejoint la
Hollande, Guernesey et l'Angleterre, etc...
et d'autres lieux que
nous n'avons
pas encore trouvés.
modifié
le mardi 22 novembre
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