les Garcelon du Pouget d'Ally.

vers Calamocha en Aragon


Cette aventure commence avec Géral Garcelon, dit "Géronimo" dans les textes de Calamocha, sa femme est Françoise SAVY.
Au début de nos recherches sur les Garcelon d'Ally, nous pensions que ce Géronimo/Géral ou Bérail Garcelon, selon les actes, était originaire d'Ally, créant ainsi une origine différente des Garcelon de St Bonnet de Salers,
Mais, selon un contrat de mariage relevé par Aprogemere,
il apparait qu'il originaire de St Paul de Salers, il se marie en 1622 après avoir fait au moins un séjour en Espagne.
Il est probablement né vers les années 1585/1600.
Ses parents étaient Pierre Garcelon et Isabelle de CAURY
Par commodité, nous maintenons cette origine du Pouget d'Ally,
mais nous sommes très près de St Bonnet de Salers.

Reste à savoir si parmi les Pierre que nous avons dans les premiers Garcelon nous pourrons trouver notre Pierre. L'idéal serait, éventuellement, Pierre frère de Gabriel (rechercher une correspondance entre Gabriel/Géraud)
Il n'est pas impossible que nous arrivions une nouvelle fois à St Bonnet.


Mais tout reste à trouver et prouver !


Pour positionner tous ces personnages voir ce graphique de descendance dans la partie droite ou version pdf

Mariage Bérail Garcelon x Françoise Savy le 7 mai 1622
Par devant Michel GARCELON, notaire royal, habitant du lieu de Chaussenac, juré du scel,
établis en leurs personnes, Jean SAVY "froquettou", Annette FONTANGES sa femme et Françoise SAVY leur fille naturelle et légitime lesdites femme et fille faisant les présentes de l'autorité dudit Savy leur mari et père,
habitant au village del Pouget paroisse d'Ally pour eux et les leurs d'une part, et
Bérail GARCELON fils naturel et légitime de Pierre GARCELON et Isabelle de CAURY,
natif du village de Fregevialle paroisse de St Paul de Maronne lès Salers,
et à présent demeurant audit Chaussenac autorisé par son dit père à ces présentes pour lui et les siens d'autre partie. Il existait un village Frédevialle près du village des Marronnies à St Paul de Salers


D'autre part, dans ce contrat de mariage il est fait état de l'Espagne
(chacun leurs biens meubles, immeubles, noms, dettes, actions, présents et advenir quelconques en quoi que consistent et en quelle part et lieu qu'ils soient assis et situés tant en ce royaume qu'en Espagne)
Donc Bérail allait déjà en Espagne avant son mariage !
et en dernière page comme témoins nous avons Pierre Fontanges prêtre et Etienne Fontanges son frère du village de Vèze paroisse d'Ally. On peut raisonnablement penser que cet Étienne Fontanges est le même que celui qui est associé à Géronimo en 1632
en fin du contrat :
"lieu de Chaussenac et bureau du notaire royal le septième jour de mai avant midi mil six cents vingt-deux signé Garcelon notaire royal".

En France nous n'avons pas repéré de documents sur la vie de des Garcelon migrants vers l'Espagne.
Dans les actes de notaires que nous avons pu trouver, il n'est pas fait état de leur métier ni de l'endroit où ils se rendaient.
Mais nous avons eu la chance de découvrir l'existence des recherches effectuées par : Emilio Benedicto Gimeno, de Calamocha en Aragon.
Ceci a commencé par un texte en espagnol que nous a transmis Philippe GARCELON, évidemment la curiosité nous a conduits à rechercher, également, le chemin que pouvaient emprunter nos ancêtres aventureux.
Cette épopée vers l'Espagne, qui a attiré tant de nos gens à différentes époques, ne pouvait nous laisser indifférents. Par la suite, en recherchant dans les archives de notaires, nous avons compléter cette aventure. Nous avons trouvé un autre texte sur l'émigration française à Calamocha, plus complet que le premier document.
le texte original est à l'adresse ci-dessous :
La emigración francesa en Calamocha (1530-1791) Emilio Benedicto Gimeno document au format .pdf

Extrait de ce document  notre traduction n'est peut-être pas très académique, mais elle présente l'essentiel.

Avant l'expo Garcelon de septembre 2008, ma femme et moi avons été en Aragon avec Carolyn Halstead descendante américaine de Pierre Garcelon et nous avons rencontré Emilio Benedicto Gimeno l'auteur de l'article sur les chaudronniers auvergnats en Aragon. Il nous a fait une visite commentée de la région de Calamocha, lieu de prédilection de nos Cantalous.

D'où le diaporama de cette visite  ou versionPDF.

Ici des actes de notaire obtenus à Calamocha lors de nos visites.

Ici vous avez accès aux publications d'Emilio Benedicto Gimeno

nous trouvons nos migrants en Espagne à Calamocha,
Au début de l'année1632, Etienne Fontanges et Géronimo Garcelon chaudronniers se présentent devant le juge ordinaire de Calamocha pour l'informer qu'ils ont formé une compagnie de chaudronniers avec Jean Cocard, et que celui-ci est décédé récemment. Comme le défunt n'a pas de parents en Espagne ils demandent au juge de nommer des témoins pour l'acte de dissolution de la compagnie et le partage des bénéfices qu'ils ont accumulés.
En 1640, Géronimo Garcelon est domicilié à Calamocha, spécialisé dans la fabrication de chaudrons.
En 1644, Géronimo Garcelon, atteint de maladie grave, décide d'être enterré dans l'église paroissiale de Calamocha ou dans l'Église de la ville où il mourrait où serait célébrés les rites funéraires habituels Géronimo Garcelon précise que l'on doit célébrer trente messes de requiem, quinze d'entre elles dans le couvent de San Roque de Calamocha, ce qui atteste son amour et attachement envers la vallée du Jiloca, résultat de longues années de sa vie passées en Aragon, et l'autre moitié de messes dans la chapelle de Notre-Dame de l'église paroissiale d'Ally, en Auvergne. 


Entrée de l'église d'Ally tel que les Garcelon on put la contempler, ici l'église d'Escorailles

Le testament voulu par Géronimo Garcelon se trouve dans les actes notariaux de Calamocha

Étant marié à Ally en France, la plupart de ses biens passent à sa femme et ses enfants.
Géronimo fait la différence entre les biens qu'il possède en France, et qui ont été cédés à sa femme, Françoise Savy, avec l'obligation qu'elle disposerait d'eux avec ses fils, "en distribuant de la manière qui lui conviendrait", et les biens qu'il a en Espagne passeront à leur fils François Garcelon, pour qu'il continue le métier de chaudronnier.
Après le  décès de Géronimo Garcelon, son fils François continue la migration, résidant à Calamocha pour continuer à travailler dans la chaudronnerie, mais il a engagé tous ses frères, Jean, Michel et Pierre
Géral a connu 4 de ses fils : François, Jean, Michel et Pierre ; le 5ème Émeric est né après le testament de 1644.
François a 4 fils Michel, Georges, Guillaume et Jean.
Émeric et son fils Émeric continuent les voyages en Espagne
 
Nous n'avons pas de documents sur leurs voyages en Espagne, seuls des procurations établies pour leurs femmes nous laissent des traces de ces déplacements. Ces actes de notaires sont la seule source que nous ayons, parfois ils font références à d'autres actes, mais on a vite fait de se perdre dans l'imbroglio des noms, il faut reconstituer les parentés, sans avoir recours aux actes de la catholicité.
Les actes de notaires concernant les Garcelon d'Ally et Chaussenac, avec le répertoire, sont ici :

 - actes du notaires DELALO de Pleaux.

10 avril 1663 un 1er acte, entre Jean Baboules et François Garcelon, fait références à plusieurs actes depuis le
5 septembre 1640, (avec Géral Garcelon) suivent les dates du 8 octobre 1645, 12 juillet 1653 et du
10 octobre 1655 ; nous n'avons pas déchiffré cet acte difficile à lire.

2 août 1665 François Garcelon, sur le point d'aller en Espagne, fait une procuration à sa femme.
Il doit avoir environ 42 ans. Un an plus tard,  il est toujours absent, d'où l'acte suivant :

30 septembre 1666 dans la quittance entre Anne Delbos (procuratrice de François Garcelon son mari absent) et Antoine Savy beau-frère (+Françoise Savy est la mère de François) il est question de restitution de dot faite à ladite Anne Delbos en son contrat de mariage avec ledit Garcelon établi par Garcelon notaire le 13 mai 1647 en l'occurrence il ne peut s'agir que de Jean fils de Michel notaires à Chaussenac. (n°076)

Donc les 2 clans Garcelon se connaissent et se fréquentent, peut-il y avoir en plus un lien de parenté ? Probablement pas puisque Bérail Garcelon est né à St Paul de Salers.

5 mai 1668 François est rentré puisqu'il donne quittance à Pierre Savy.

En 1670 à Calamocha, un acte de dissolution est établi, mais c'est plutôt un partage suite aux comptes rendus. Michel et Georges Garcelon, chaudronniers d'Ally, promettent de payer au troisième partenaire de la compagnie, leur frère Jean, (1200 livres) en 6 versements égaux, livrés chaque deux ans "à raison des sommes qui lui reviennent aujourd'hui" et lui réserve en outre "un sac garni d'outils".
 
24 mai 1670 Emeric Garcelon étant absent, sa femme Jeanne Delbos paye à Jeanne Labroa d'Escladines à Chaussenac la somme de 100 livres en "louys d'or et d'argent et de monnaye" en déduction du prix de la vente faite le 2 juin 1669 (n°143)
il est a noter que cette Jeanne Labroa veuve de Pierre Mollade agit en son nom et au nom de sa fille Antoinette Mollade femme d'Antoine Fillol, lequel Antoine Fillol le :

1er avril 1671 donne quittance à Jeanne Delbos procuratrice d'Emeric Garcelon absent d'un autre versement de 100 livres à valoir sur la même vente. (n°165)

1er avril 1671 Antoine Fillol sur le point d'aller en Espagne institue sa belle-mère et sa femme procuratrice de ses biens. (n°167) L'espoir d'une vie meilleure a-t-il joué dans sa décision ?

13 mai 1672 Emeric Garcelon est présent chez lui au Pouget, car il reçoit la quittance d'un 3ème payement sur la vente du 2 juin 1669 (n°169)
On peut estimer son absence à 2 ans et demi environ délai entre la vente du 2 juin 1669 et ce dernier payement

13 juillet 1672 testament d'Emeric Garcelon sur le point d'aller en Espagne, dit avoir 4 enfants, François, Françoise, Anne et Anne de Jeanne Delbos sa femme. (n°182)

3 juin 1673 Emeric Garcelon est absent, par sa procuration Jeanne Delbos donne quittance de 30 livres à son beau-frère François Garcelon du Pouget. (n°199)

25 août 1673 Françoise Savy veuve Delpeuch habitant le Pouget vend à Emeric Garcelon absent une terre appelé "lous hostous" et située au Pouget. C'est Jeanne Delbos sa femme et procuratrice qui assume la transaction. (n°203)

2 mai 1676 nouveau versement de 100 livres sur la vente du 2 juin 1669, (n°245)
Emeric Garcelon est absent.

6 juin 1678
quittance sur la vente du 2 juin 1669 (n°260) en présence d'Emeric et François Garcelon


29 janvier 1710 décès de François Garcelon "âgée de 95 ans selon le registre paroissial d'Ally".
Ses parents se sont mariés le 7 mai 1622, donc François a dû naître en 1623, à son décès il était âgé au mieux de 87 ans. Étaient présents à l'inhumation Georges et Antoine Fontanges.

22 juin 1714 Georges Garcelon donne quittance de la somme de 700 livres à lui due par François Savy père de Jeanne Savy femme dudit Lapauze, suivant l'obligation consentie au royaume d'Espagne province d'Aragon. Il n'y a pas de date concernant la création de cette obligation, ni le pourquoi de celle-ci.
 
Ce n'est qu'au moyen de ces actes que nous pouvons avoir une idée imprécise des migrations vers l'Espagne, nous savons qu'ils vont "au royaume d'Espagne" mais aucune indication sur le lieu ou sur le métier.
Mais ces migrations engendraient des revenus et des achats deterres, divers actes peuvent en témoigner
.
 
Dans ce groupe des Garcelon du Pouget, la migration vers l'Espagne semble s'arrêter avec Georges et son oncle Emeric.

Par la suite, seule la descendance de Georges Garcelon continue jusqu'à nos jours en Corrèze.

Entre temps, d'autres descendants de ce Georges Garcelon nous conduiront dans les Ardennes, la Somme, l'Aisne.

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