les Paysans


Nos ancêtres semblent être des marchands et laboureurs,
Au début des années 1600, chez les Garcelon de St Bonnet, plusieurs actes de notaire font état d'achats ou de ventes de terres par les premiers Garcelon, des prêtres Garcelon participent souvent à ces transactions.

Hormis parfois le titre de marchand il est difficile de leur attribuer un métier précis.
Les extraits d'actes que nous publions ici proviennent des actes de notaires que vous trouverez à cette page

Quelques définitions :
Laboureur: paysan possédant une exploitation assez grande pour que lui et sa famille puissent subsiter avec possibilité de vendre le surplus. Il peut louer un domaine appartenant à des nobles ou notables.
Marchand-laboureur: assez semblable au laboureur, plus aisé, possesseur d'un bail dans un domaine. Il exerce la profession de marchand en vendant du fromage, du bétail.
Sire : titre honorifique désignant généralement un marchand.

Pour le moment le Garcelon le plus ancien que nous ayons trouvé est Antoine dit "Toti" ;  il est l'origine de tous nos Garcelon de St Bonnet de Salers ;  il demeure à "Tougouse" sur cette paroisse.

 Du plus loin que nous soyons remontés jusqu' à nos jours, nous trouvons les Garcelon à "Tougouse",  à "Chasternac"  ou à "Ruzolles". Ils forment le socle stable de cette famille avec ceux qui leur sont affiliés ; 
c'était des gens "sans histoires", nous les retrouvons surtout dans des baux de fermage ou de métairie.
Jacques Garcelon et Marie Deydier ont eu leur premier enfant à St. Bonnet de Salers en mars1614.
Ils habitaient "Chasternac".
Il semble bien que les Garcelon aient peuplé "Chasternac" jusqu'à aujourd'hui, mais ce ne sont pas toujours les mêmes familles.
Soyons chauvins ! à St Bonnet, nous sommes sur nos terres !

Extraits de la matrice cadastrale de St Bonnet de Salers achevé en 1809:


Chasternac, l’ancienne  maison François  Garcelon et de  sa fille  "fille dévote"
 
avec son plan :

Tougouse : maison de Pierre Garcelon dit "maisonneuve"
 
avec son plan :


Les 3 baux Garcelon, chabrevière, Girou et Lavaurs.


Ci-dessous donnent un aperçu du détail des biens donnés en location, il y a des similitudes entre-eux.
Ces actes sont  relativement faciles à lire.  Un bon entrainement pour apprendre à lire !

Il y a des mots que nous n'avons pas pu traduire, ainsi que d'autres dont nous ne connaissons pas la signification,
il sont suivi d'un point d'interrogation.
Dans les actes ils sont marqués d'un trait rouge

Si vous trouvez les mots manquants ou pouvez nous donner la significafion de certains outils, nous ferons les mises à jour nécessaires pour l'usage de tous. Merci.

Dans ces différents documents il faut garder à l'esprit que l'orthographe n'a pas de règle précise et
dépend beaucoup du clerc qui rédige.

le 22 mars 1688, Chabrevière


Selon le livre de James Lowth Goldsmith "les Salers et les Escorailles"
François d'Escorailles remis l'exploitation  laitière de Chavarivière aux sieurs Simon et Pierre Garcelon, marchands de Salers, pour une durée de 6 ans, pour régler ses 5000 livres de dettes.
D'où ce bail, le document de 7 pages est bien détaillé
(nom actuel: Chabrevière, mais le ruisseau porte toujours le nom de Chavarivière).
Voir le tableau n°2,  descendance de Martin Garcelon et Catherine Lafon


Ici nous découvrons des noms d'objets qui paraissent d'un autre temps mais toujours utilisés ou des lieux disparus.
Dans l'inventaire du matériel nous trouvons 2 charrues dont l'une garnies de ses roues demies usées.
Nous pensions que l'invention de la charrue était plus récente, vu le nombre d'araires en usage jusque dans le bail de Lavaurs à Jaleyrac en 1879.

Il semble que cette ferme de Chabrevière est été une exploitation importante, le fait de posséder, à cette époque,
2 charrues n'est pas banal, comparé à la ferme de Lavaurs dans son bail de 1879 il n'y a que 5 araires.
Pour bien comprendre cette ferme ou d'autres semblables, il est bon de se rendre sur place voir les lieux, les champs, le ruisseau de Chavarière et de visiter les montagnes de la Vaissière à la Béliche. Avoir à l'esprit la configuration des lieux redonne une autre dimension aux noms et dates qui s'affichent dans une généalogie.
Bref ! Voir avec ses pieds !
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transcrition de l'acte

en 1716 - 1717 et 1718

Les réparations au domaine de Longevialle à St Paul de Salers font état de prix de la journée de travail, du prix des matériaux mais il est difficile d'établir une valeur avec notre monnaie, le pouvoir d'achat est trop différent.
Ces notes de frais ont été trouvées dans le dossier de la "maison de commerce Garcelon" aux AD. du Cantal.
voir le chapitre "la compagnie Garcelon" ci-dessous. Ces documents sont en cours d'exploitation.
Dans  les intervenants nous trouvons Sirgues COL maître maçon et dans la délibération des marchands et artisans de la ville Salers le 18 mai 1718 il y a Jacques COL maître maçon, peut-être de même famille !
reparation-1 ; reparation-2 ; reparation-3

transcription de l'acte

Notes :
Nous n'avons pas retrouvé les granges citées dans ces documets, mais au fond du vallon de Longevialle après Le Malrieu, il y a de nombreuses ruines, peut-être ces granges sont quelque part par là ?
les prix sont en livres et en sols.
Le payement de la journée du maçon n'est pas adaptable à notre époque.
Par contre on peut le comparer aux prix des denrées pratiqués dans certains baux ou factures de cette époque.
voir au bas de cette page "état comparatif "  mais tout ceci reste approximatif !

Le 5 février 1741:

Antoine Garcelon prend le fermage du  domaine de Girou à St Martin Valmeroux appartenant au comte de Sauveboeuf.
Il s'agit d'Antoine Garcelon né à Chasternac, St Bonnet de Salers,  le 13 mars 1708
Voir le tableau n°6,  descendance de Bernard Garcelon et Jeanne Lapeire
Antoine se marie le 24 janvier 1739 à St Martin Valmeroux à Marie Bergheaud, elle demeure à Girou.
Les 4 premiers enfants naissent à Girou, mais les 3 derniers nés en 1747,1749 et1750 naissent à Bournazel.
Avec la naissance d'un enfant le 5 mars 1747 à Bournazel il est très probable qu'Antoine, sa femme et leurs enfants ont quitté Girou avant la fin du bail qui se terminait le 5 février 1748.
Seule la fille ainée, Jeanne se marie le 6 avril 1756, elle demeure avec ses parents au village du Theil sur St Martin Valmeroux. Malheureusement tous les autres enfants décèderont en bas-âge, nous avons perdu la trace du dernier, Antoine né en 1750.
Cette série de décès fait penser  que les conditions de vie et d'hygiène tant à Girou qu'à Bournazel  devaient être difficiles, bien que ces 2 hameaux soient situés sur le plateau en surplomb de la vallée de la Maronne.

Dans ce bail, entre autre, il était prévu de fournir 40 quintaux de fromage et un quintal de beurre, actuellement, pour nous 1 quintal vaut 100 kilos, mais à cette époque quelle en était la valeur ?
Il ne faut pas oublier un cochon à choisir parmi ceux élevés dans la montagne du domaine, un fromage mûr toujours élevé dans la montagne et un veau gras à chaque fête de Pâques.
Dans le matériel vous trouverez également 20 chaînes de fer avec leur collier pour attacher les vaches !
girou-1 ; girou-2 ; girou-3 ; girou-4

transcription de ce bail


Le 10 décembre 1879 :

Antoine Garcelon, du village de Noux à Anglards de Salers, contracte un bail pour la ferme de Lavaurs à Jaleyrac avec M. Pierre Albessard, propriétaire, demeurant au château de Lavaurs à Jaleyrac,
De gauche à droite : Antonin (1882-1934) père de Raoul Garcelon.
Antoine Garcelon (1839-1925) mon arrière-grand-père.
Antoine Chinchon
, 12 ans perdra un bras à la guerre de 1914 et sera ensuite facteur, sa mère Marie Jeanne Meilhoc épouse Chinchon, sœur d'Antoinette. Les Chinchon demeurent à Encharmes, de l'autre coté de la route sur la commune du Vigean.
Assise, notre plus vieille ancêtre photographiée
:
Gabrielle Rongier
(1809 - 17 nov.1902) épouse Meilhoc de Jacques Meilhoc
elle est la grand-mère maternelle de Jean Marie & Antonin Garcelon. Et à droite Antoinette Meilhoc (1844 - 1903) mon arrière grand mère, sa fille Marie Louise (1889-1905).
L’homme dans le passage de la porte et le petit garçon à droite n’ont pas été identifiés.
(François Vaillant)

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Transcription de l'acte


Etat  récapitulatif et comparatif des 3 baux


Durée du bail :

Chabrevière :
le 22 mars 1698. Le bail fait pour six années complètes et révolues qui commenceront à courir le 25 de ce mois et à tel et semblable jour finiront, moyennant le prix et somme pour chacune d'icelle de la somme de 860 livres payable à chaque fête de la Toussaint de chaque année
Girou :
Le 5 février 1740 Le présent bail affermé ainsi fait pour huit années complètes et révolues qui ont commencé à prendre leurs cours au jour et fête de Notre Dame de mars de l'année dernière 1740 et à tel et semblable jour finiront sauf à pouvoir se départir au bout des quatre premières années en s'avertissant réciproquement l'un l'autre trois mois auparavant et d'avance. Il n'y a pas de prix du bail en numéraire, il semble plutôt s'agir d'une métairie, voir plus bas (corvées et astreintes) le détail des produits exigés en paiement.
Lavaurs :
le 10 décembre1879. Le bail pour une durée de neuf années, à partir du 25 mars 1880. Pendant les 9 années le preneur jouira de la totalité des biens affermés moyennant  le prix annuel en numéraire de 4 500 francs que le preneur s'oblige à payer au bailleur, chaque année, en 3 fractions égales de 1 500 francs, échéant le 8 juin, 18 octobre et le 25 mars, en commençant le 8 juin 1881.

Le foncier :

Chabrevière :
Château, étages, dépendances, granges, écuries, jardins, étangs, vergers, près, boighes*, bois,  montagnes, masures et burons
Girou :
maison, granges, près, terres, buges*, pasturaux*, droits de commun  passage, servitudes, aisances, quelques montagnes et burons (lieux  non indiqués)
Lavaurs :
bâtiments d'habitation et d'exploitation, jardins, prés, terres, pacages*, un pré à Jaleyrac et une  pâture appelée "l'Embarras?" et un pré appelé "la Saigne" au Vigean. Pas de montagne.

(la maison d'habitation est bâtie sur l'emplacement de l'ancien manoir dont elle avait conservé la herse et la tour d'escalier, voir la photo de la ferme de Lavaurs été 1902 ;   Antoine Garcelon mon arrière-grand-père est le signataire de ce bail)
notes :
*boighes et buges auraient la même signification
*pasturaux et pacages également
*le prat ou pradel peut être assimilé à des prés.
*les pasturaux,  lieu de pacage ou de pâturage, serviraient à parquer les bêtes
*les saignes comme les vergnes correspondraient à des prés humides.
*les buges pourraient être une terre défrichée récemment, pré peu étendu, laissé en friche selon les besoins

Le bétail

Chabrevière :
2 paires de bœufs appréciés entre les  parties à la somme de 166 livres,
25 vaches de montagne pleines ou avec leurs suivants bonnes et suffisantes
2 étangs empoissonnés (estimé à1quintal et demi)
Il ne s'agit pas de nos quintaux, le quintal français ancien valait 100 livres anciennes, donc environ 48,951 kg.
Girou :
20 vaches de montagne bonnes et de . . .
Lavaurs :
18 vaches dont 16 pleines,
2 bœufs de 3 ans,
2 veaux de 2 ans, 6 génisses de 2 ans, (doublonnes)
6 veaux d'un an, 6 génisses d'un an. (bourettes)

le Matériel

Chabrevière :
34 chaines de fer à lier bestial,
2 fourchats, l'un neuf et l'autre usé,
1 petite fourche de fer bonne,
2 petites cognées,
1 tarière, une (?), une vironne?,
1 grande scie de fer,
2 araires garnies de 2 rilhes (?) demi usées,
1 échelle tirant 4 brasses,
4 scies demi usées,
2 jougs garnis de cadenas et taladoyres?,
2 paires de seilles, les unes neuves les autres demi usées,
1 paire de roue neuves sans aucune garniture,
2 chars avec leurs roues garnies d'embaisses* de10 liens de fer, 6 grands et 4 petits, les roues dudit char demi usés, 2 charrues, l'une garnies de ses roues demi usées et embaissées et avec 2 grands liens de fer et les autres petits et l'autre sans roue,
1 table carrée demi usée,
1 coffre demi usé avec sa serrure,
1 buffet demi usé,
1 armoire,
1 petite garde-robes demi usée à 2 portes,
1 petite maie à pétrir  demi usée,
1 greslon neuf,
note:
*embatre : couvrir une roue avec des bandes fer, embattage = action d'embattre
Girou :
une charrette à porter du fumier,
deux jougs, un bon et l'autre mauvais,
une araire garnie
un joug aussi garni et avec le fer,
un hersoir,
vingt et un fourchats,
vingt clayes,
un demi seillion,
un grellou,
une seille à faire fromages,
une faiture?,
un ruchon et singlou?,
vingt gerles tant bonnes que mauvaises
vingt chaînes de fer pour attacher les vaches avec leurs coulliers de fer bois
Lavaurs :
5 araires, dont 3 demi-usées et 2 en mauvais état, garnis de leurs socs en fer pesant 14 kg,
16 licols entés et 16 demi-chaines,
une houe, un bident, un trident,
deux sonnettes pour les vaches,
un bois de lit, deux coffres à l'écurie.

Foins et céréales :

Chabrevière :
20 brassées de foin, fournies avec le bétail normalement pour finir l'hiver.
Les terres sont livrées ensemencées puisqu'elles doivent être rendues  en même quantité et qualité qui se trouvera l'année présente.  Aucune quantité et qualité ne sont déterminées.
Girou :
20 brasses de foin pour achever d'hiverner lesdites vaches et
26 setiers de blé de seigle pour la terre qu'il doit ensemencer,
Lavaurs :
103, 570 m3  de foin dans la grange de Lavaurs
  24, 642 m3 dans celle de Jaleyrac
210 double-décalitres de blé seigle et à 100 double-décalitres de froment, représentant le capital de semence

Entretien du bien :

Chabrevière :
Dans lequel château lesdits Garcelon ne pourront faire aucune réparation, sans l'agrément du seigneur.
soit pour la couverture, planchers, fenêtres ou autres réparations qu'ils auraient nécessité de faire, de même que la grange et buron de laquelle grange il y en a une partie de découverte que seulement d'y employer les glanes qui se retireront audit domaine et où lesdits Garcelon voudront  y faire quelques réparations, soit pour ledit château, grange, que aux étangs qui sont en mauvais état,.
Le seigneur a promis rendre les prix et sommes qu'ils auront baillées aux ouvriers pour leurs salaires et  nourriture et pour l'achat de matériaux  suivant le mémoire qu'ils en feront. (Voir les réparations au domaine de Longevialle à St Paul),
employer les fientes et graisses aux terres
Girou :
entretenir les bâtiments des réparations locatives, employer les glanes et pailles aux réparations desdits bâtiments,
les fians (fientes) à engraisser des terres,
Lavaurs :
de faire chaque année 4 mètres en largeur sur toute la hauteur de la charpente,  d'un seul côté de toiture
neuve en paille à la grange du pré situé à Jaleyrac, d'entretenir le faîtage de ladite grange,
de tenir également en bon état la toiture d'une loge à cochons existante à Lavaurs.
De faire également tous les transports de chaux et de sable nécessaire à l'entretien des bâtiments affermés ou réservés.

Corvées et astreintes :

Chabrevière :
ne couper aucun arbre à pied sans le consentement dudit seigneur.
Bien pourront prendre pour leur usage, travail , chauffage dudit domaine les branches des arbres et du bois mort et sec, comme aussi couper les arbres qui seraient secs, comme aussi leur sera permis d'aller prendre du bois soit pour fermer les héritages dudit domaine,  le bois de Combrun, Laveyssière, Meylard, de la Béliche et Fontanet.
de plus de payer au sieur curé de St Bonnet  2 setiers de seigle, mesure de cette ville pour la rente au lieu de dîme et le fromage à consommer,  au sieur curé de St Paul  pour raison dudit delprat Rigail
Girou :
de donner chaque année 40 quintaux fromages bons et marchands,
1 quintal de beurre bon et marchand et le tout poids de cette ville
à la charge de prendre les fromages gras qui se feront jusqu'aux  Rois et le tout portable en cette ville ou au lieu de St Martin Valmeroux au choix dudit seigneur bailleur,
1 cochon à choisir de ceux qui seront nourris dans la montagne dépendant dudit domaine et
1 fromage mûr aussi choisi de ceux qui seront faits dans ladite montagne,
un veau gras à chaque fête de Pâques et
5 livres de chanvre peigné
le tout payable savoir les fromages mûrs et beurre et fromages à descente de montagne,
les fromages gras "aux Rois" et le cochon et chanvre à la St Simon.
Ne couper aucun arbre à pied sans le consentement dudit seigneur que seulement pour le service dudit domaine et à l'entretien des présentes
Lavaurs :
de délivrer annuellement au bailleur 10 double-décalitres de froment, 50 double-décalitres de blé seigle, 
40 double-décalitres de blé noir, 30 double-décalitres d'avoine, tous ces grains vannés, criblés, secs, prêt à moudre et à choisir par le bailleur.
de semer chaque année, à la suite des siennes, 10 double-décalitres de pommes de terre pour le bailleur après avoir convenablement préparé et fumé le terrain, de récolter et transporter au domicile du bailleur le produit de cette semence.
D'aller, chaque année, chercher dans les vignobles du Limousin, pour le compte du bailleur, 12 hectolitres de vin moyennant une indemnité de 25 litres de vin par 6 hectolitres transportés (ceci correspond à la corvée dite la "vinade" en cours du temps des Salers et des Escorailles).
De tenir l'été, au pacage, 2 vaches, un cheval, appartenant au bailleur.
De fournir chaque année la nourriture et le coucher à 50 ouvrier employés par le bailleur, soit ensemble, soit isolément.
De fournir chaque année pour le service du bailleur pendant 20 journées une paire de vaches et un homme pour les conduire, le bailleur devant choisir pour faire faire ces journées le temps le plus convenable et le moins nuisible aux travaux ordinaires.
De fournir annuellement au bailleur et de transporter chez lui, 1500 kg  de paille
12 poulets, 12 douzaines d'œufs, 15 kilogrammes de beurre, 5 kilogrammes de laine lavée, 1 kilogramme de fil de chanvre propre à la couture.
De prendre dans le domaine le bois nécessaire à son chauffage sans pouvoir couper à pied aucun arbre, le droit lui étant, cependant, concéder de couper les pieds des frênes pour l'entretien et le renouvellement des moyeux des roues.
Dans le cas où le bailleur jugerait à propos de faire des couvertures nouvelles, de nourrir et loger les ouvriers employés, moyennant une indemnité d'un franc par jour et par homme.

La Vinade

D'après un article trouvé dans la Revue de Haute Auvergne et rédigé par Michel Leymarie,
nous avons suivi cette route de la vinade car nos Garcelon y étaient parfois assujettis.
Par exemple Antoine Garcelon fermier du comte de Sauvebeuf à Girou n'est pas astreint à cette vinade
mais dans un nouveau bail du 10 janvier 1746 à Bournazel, il y sera assujetti.
Il faut noter que le comte de Sauvebeuf en son château d'Arnat ou du Puy d'Arnat se trouve à une dizaine de kilomètres au nord de Beaulieu-sur-Dordogne, c'est-à-dire des vignobles !
Cette corvée servait-elle à approvisionner ses résidences de Leybros et de Salers ?

Mon arrière-grand-père Antoine Garcelon y sera astreint, voir le bail de Lavaurs.

Extrait de cet article :
"Le voyage dure en moyenne 5 jours parfois moins en 1645 (il fit très beau temps, sans pluie ni vent) les barriques parties le lundi 22 octobre furent de retour le jeudi 25 (de nuit)
en 1644 le 25 octobre il avait beaucoup neigé et plu aussi, le voyage dura une semaine du lundi 24 au dimanche 30 après-midi,"


Nous avons fait le trajet depuis le château de Mazerolles, Escorailles, Hautebrousse,en vue d'Argentat, on franchit la Maronne à l'Hôpital, en suivant la rive gauche de la Dordogne on gagne Atilliac,  Beaulieu où l'on passe la Dordogne, puis on remonte vers Bilhac et la Caminade
soit 6 jours pour un trajet A/R de 160km env. = +/-28km/jour

Mais il faut oublier votre confort habituel, à savoir l'automobile, des chaussures et un équipement bien adapté si vous êtes marcheurs, et surtout les routes en bon état et une signalétique routière efficace !
il faut le répéter, tout ce que nous connaissons est sans commune mesure avec l'état des lieux d'il y a 350 ans.

Pour qui connaît la région, la côte de Mazerolles à Drugeac est encore très raide, ensuite la route monte régulièrement jusqu'à Escorailles, le profil du trajet jusqu'à l'approche d'Argentat peut être considéré comme acceptable, mais la descente vers Argentat est longue et aussi ardue que la côte de Mazerolles, la rive gauche de la Dordogne est relativement plate jusqu'à Beaulieu, ensuite il faut monter à Bilhac et la Caminade.
Au retour le profil s'inverse, mais avec la pleine charge.
Le problème des bœufs nous intriguait : là, il faut noter la remarquable efficacité de nos Cantalous. 
en effet, une barrique sur un char c'est-à-dire +/- 220litres environ 220kg + le poids de la barrique 50 kg et le char, l'ensemble peut-être 330/350kg tiré par de 2 bœufs.
En bavardant, au cours de nos rencontres, nous avons appris que le système du relais se pratiquait couramment,
c'est à dire dans certaines fermes on pouvait changer l'attelage, d'où moindre fatigue des bœufs (et des hommes)

Les points d'achat ne varient pas : coteaux bordant la Dordogne de Beaulieu à Vayrac :
Astaliac,   Puybrun ,   Mastrat,   Bilhac,  la Caminade,   Cotalou,

commentaires:

Chabrevière est la ferme la plus importante avec ses terres, ses montagnes et les bois qui y existaient à l'époque.
Le matériel fourni y est conséquent, mais les locataires semblent avoir une plus grande liberté d'action.
Les frères Garcelon étant marchands il est probable qu'ils soustraient l'activité agricole, mais nous n'avons rien trouvé en ce sens.
Lavaurs les contraintes sont imposantes.
Dans les 3 fermes la coupe de bois est surveillée de près, les arbres sont un bien précieux, mais depuis les montagnes s'en sont trouvées bien dégarnies.

Notes diverses :

Dans le livre de James Lowth Goldsmith, nous avons relevé parmi les revenus des différents domaines des Escorailles vers 1700, ce détail :
1 veau engraissé à Pâques ne vaut que 2 livres 10 sols alors que le porc engraissé est estimé à 15 livres.

Dans la liste des céréales et denrées, nous trouvons du blé noir du seigle, du froment, de l'avoine,  des pois et des lentilles, sans oublier le chanvre et l'huile de noix;
dans la lettre de crédit de Jacob Couderc, marchand de bétail à Salers, du 3 novembre 1673 le prix du bœuf gras est de  60 livres. Dommage que nous n'ayons pas le poids de ces animaux.

Extrait de la maison rustique du 19°siècle -1837-  page 451=464
Description de la vache de Salers indique une vache de  4 pieds et 2 à 6 pouces de hauteur, soit 140 cm env.
En 1845, Tyssandier d'Escous commence la sélection de  la vache de Salers.
Concernant le cheptel de Lavaurs, cette clause qui semble importante :
de conserver les races des animaux composant le cheptel et de renouveler les têtes de ce cheptel avec les animaux nés sur le domaine.
Mais nous ne connaissons pas la ou les races en question, y a-t-il un rapport avec la démarche entreprise par Tyssandier d'Escous 34 ans auparavant. 
Nous sommes bien loin des gabarits actuels, les rendements en lait devaient être différents

Cette illustration extraite du manuscrit du 15° siècle.  "les Riches Heures du duc de Berry" !
Cette peinture représente une scène de travaux agricoles. Au premier plan, un paysan laboure un champ tandis que d'autres taillent la vigne dans un enclos à gauche. Sur la droite, un homme se penche sur un sac, sans doute pour y puiser des graines qu'il va ensuite semer. 
 

Char à bœufs avec son timon et le "fourchat" à manche long et 3 dents, probablement pour charger le foin,
pour le fumier il aurait 4 dents et le manche court.
 

Cette photo suivante provient du village médiéval de St Julien aux Bois en Corrèze. Malgré les sélections, il arrive parfois que l'animal retrouve ses origines, vous pouvez ainsi le comparer avec la stature actuelle des Salers.
Question : cela correspond-il à la taille des vaches présentes dans les baux du 17° siècle ?


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