les Paysans
Nos ancêtres semblent
être des marchands et laboureurs,
Au début des années 1600, chez les Garcelon de St
Bonnet, plusieurs
actes de notaire font état d'achats ou de ventes de terres par
les premiers
Garcelon, des prêtres Garcelon participent souvent à ces
transactions.
Hormis
parfois le titre de
marchand il est difficile de leur attribuer un métier
précis.
Les extraits d'actes que nous publions
ici
proviennent
des actes de notaires que vous trouverez à
cette page
Quelques
définitions :
Laboureur: paysan
possédant une
exploitation assez grande pour que lui et sa famille puissent subsiter
avec
possibilité de vendre le surplus. Il peut louer un domaine
appartenant à des nobles ou notables.
Marchand-laboureur:
assez semblable au laboureur, plus aisé, possesseur d'un bail
dans un domaine. Il exerce la profession de marchand en vendant du
fromage, du bétail.
Sire : titre
honorifique désignant généralement un marchand.
Pour
le moment le Garcelon le plus ancien que
nous ayons trouvé est Antoine dit "Toti" ; il est
l'origine de tous nos Garcelon de St Bonnet de Salers ; il
demeure à "Tougouse" sur cette paroisse.
Du
plus loin que nous soyons remontés jusqu' à nos jours,
nous trouvons les Garcelon à "Tougouse", à
"Chasternac" ou à "Ruzolles". Ils forment le socle stable
de cette famille avec ceux qui leur sont affiliés ;
c'était
des gens "sans histoires", nous les retrouvons surtout dans des baux de
fermage ou de métairie.
Jacques Garcelon et Marie Deydier ont
eu leur premier enfant à St. Bonnet de Salers en mars1614.
Ils
habitaient "Chasternac".
Il semble bien que les Garcelon aient
peuplé "Chasternac" jusqu'à aujourd'hui, mais ce ne sont
pas toujours les mêmes familles.
Soyons chauvins ! à St
Bonnet, nous sommes sur nos terres !
Extraits de
la matrice cadastrale de St Bonnet de Salers achevé en 1809:
Chasternac,
l’ancienne maison François Garcelon et
de sa fille "fille dévote"
avec son plan :
Tougouse
: maison de
Pierre Garcelon dit "maisonneuve"
avec son plan :
Les 3 baux
Garcelon, chabrevière, Girou et Lavaurs.
Ci-dessous
donnent un aperçu du détail des biens donnés en
location, il y a des similitudes entre-eux.
Ces actes sont
relativement faciles à lire. Un bon entrainement pour
apprendre à lire !
Il y a des mots que nous n'avons pas
pu traduire, ainsi que d'autres dont nous ne connaissons pas la
signification,
il sont suivi d'un point d'interrogation.
Dans
les actes ils sont marqués d'un trait rouge
Si
vous trouvez les mots manquants ou pouvez nous donner la significafion
de certains outils, nous ferons les mises à jour
nécessaires pour l'usage de tous. Merci.
Dans ces
différents documents il faut garder à l'esprit que
l'orthographe n'a pas de règle précise et
dépend
beaucoup du clerc qui rédige.
le
22 mars 1688, Chabrevière
Selon le livre de James
Lowth Goldsmith "les Salers
et les Escorailles"
François d'Escorailles remis
l'exploitation laitière de Chavarivière aux sieurs
Simon et Pierre Garcelon, marchands de Salers, pour une durée de
6 ans, pour régler ses 5000 livres de dettes.
D'où
ce
bail, le document de 7 pages est bien détaillé
(nom
actuel: Chabrevière, mais le ruisseau porte toujours le nom de
Chavarivière).
Voir le
tableau n°2, descendance de Martin Garcelon et Catherine Lafon
Ici
nous découvrons des noms
d'objets
qui paraissent d'un autre temps mais toujours utilisés ou des
lieux disparus.
Dans l'inventaire du matériel nous trouvons 2
charrues dont l'une garnies de ses roues demies usées.
Nous
pensions que l'invention de la charrue était
plus récente, vu le nombre d'araires en usage jusque dans le
bail de Lavaurs à Jaleyrac en 1879.
Il semble que cette
ferme
de
Chabrevière est été une exploitation importante,
le fait de posséder, à cette époque,
2
charrues
n'est pas banal, comparé à la ferme de Lavaurs dans son
bail de 1879 il n'y a que 5 araires.
Pour bien comprendre
cette ferme ou d'autres semblables, il est bon de se rendre sur place
voir les lieux, les champs, le ruisseau de Chavarière et de
visiter les montagnes de la Vaissière à la
Béliche. Avoir à l'esprit la configuration des lieux
redonne une autre dimension aux noms et dates qui s'affichent dans une
généalogie.
Bref ! Voir avec ses pieds !
page-1 ; page-2 ; page-3 ; page-4 ; page-5 ; page-6 ; page-7
transcrition de l'acte
en
1716 - 1717 et 1718
Les
réparations au domaine de Longevialle à St Paul de Salers
font état de prix de la journée de travail, du prix des
matériaux mais il est difficile d'établir une valeur avec
notre monnaie, le pouvoir d'achat est trop différent.
Ces
notes de frais ont été trouvées dans le dossier de
la "maison de commerce Garcelon" aux AD. du Cantal.
voir le
chapitre "la
compagnie Garcelon" ci-dessous. Ces documents sont en cours
d'exploitation.
Dans les intervenants nous trouvons Sirgues
COL maître maçon et dans la délibération des
marchands et artisans de la ville Salers le 18 mai 1718 il y a Jacques
COL maître maçon, peut-être de même famille !
reparation-1 ; reparation-2 ; reparation-3
transcription
de l'acte
Notes
:
Nous n'avons pas retrouvé les granges citées dans
ces documets, mais au fond du vallon de Longevialle après Le
Malrieu, il y a de nombreuses ruines, peut-être ces granges sont
quelque part par là ?
les prix sont en livres et en sols.
Le
payement de la
journée du maçon n'est pas
adaptable à notre époque.
Par contre on peut le
comparer aux prix des denrées pratiqués dans certains
baux ou factures de cette époque.
voir au bas de cette page
"état comparatif " mais tout ceci reste approximatif !Le
5 février 1741:
Antoine Garcelon prend le fermage du
domaine de Girou à St Martin Valmeroux appartenant au comte de
Sauveboeuf.
Il s'agit d'Antoine Garcelon né à
Chasternac, St Bonnet de Salers, le 13 mars 1708
Voir le
tableau n°6, descendance de Bernard Garcelon et Jeanne
Lapeire
Antoine se marie le 24 janvier 1739 à St Martin
Valmeroux à Marie Bergheaud, elle demeure à Girou.
Les
4 premiers enfants naissent à Girou, mais les 3 derniers
nés en 1747,1749 et1750 naissent à Bournazel.
Avec la
naissance d'un enfant le 5 mars 1747 à Bournazel il est
très probable qu'Antoine, sa femme et leurs enfants ont
quitté Girou avant la fin du bail qui se terminait le 5
février 1748.
Seule la fille ainée, Jeanne se marie le
6 avril 1756, elle demeure avec ses parents au village du Theil sur St
Martin Valmeroux. Malheureusement tous les autres enfants
décèderont en bas-âge, nous avons perdu la trace du
dernier, Antoine né en 1750.
Cette série de
décès fait penser que les conditions de vie et
d'hygiène tant à Girou qu'à Bournazel
devaient être difficiles, bien que ces 2 hameaux soient
situés sur le plateau en surplomb de la vallée de la
Maronne.
Dans ce bail, entre autre, il était prévu
de
fournir 40 quintaux de fromage et un quintal de beurre, actuellement,
pour nous 1 quintal vaut 100 kilos, mais à cette époque
quelle en était la valeur ?
Il ne faut pas oublier un cochon
à choisir parmi ceux élevés dans la montagne du
domaine, un fromage mûr toujours élevé dans la
montagne et un veau gras à chaque fête de Pâques.
Dans
le matériel vous trouverez également 20 chaînes de
fer avec leur collier pour attacher les vaches !
girou-1 ; girou-2 ; girou-3 ; girou-4
transcription de ce bail
Le 10 décembre 1879 :
Antoine
Garcelon, du village de Noux à Anglards de Salers, contracte un
bail pour la ferme de Lavaurs à Jaleyrac avec M. Pierre
Albessard, propriétaire, demeurant au château de Lavaurs
à Jaleyrac,
De gauche à droite : Antonin
(1882-1934) père de Raoul Garcelon.
Antoine Garcelon (1839-1925) mon arrière-grand-père.
Antoine Chinchon, 12 ans perdra un
bras à la guerre de 1914 et sera ensuite facteur, sa mère
Marie Jeanne Meilhoc épouse Chinchon,
sœur d'Antoinette. Les Chinchon demeurent à Encharmes, de l'autre coté de la route sur la commune du Vigean.
Assise, notre plus
vieille ancêtre photographiée :
Gabrielle
Rongier (1809 - 17 nov.1902) épouse Meilhoc de Jacques Meilhoc
elle est la grand-mère maternelle de Jean Marie &
Antonin Garcelon. Et à droite Antoinette
Meilhoc (1844 - 1903) mon arrière grand mère, sa fille Marie
Louise (1889-1905).
L’homme dans le passage de la porte
et le petit garçon à droite n’ont pas
été identifiés.
(François
Vaillant)
page-1 ; page-2 ; page-3 ; page-4 ; page-5 ; page-6 ; page-7 ; page-8
Transcription de l'acte
Etat
récapitulatif
et comparatif des 3 baux
Durée du bail :
Chabrevière
:
le 22 mars 1698. Le bail fait pour six années
complètes et révolues qui commenceront à courir le
25 de ce mois et à tel et semblable jour finiront, moyennant le
prix et somme pour chacune d'icelle de la somme de 860 livres payable
à chaque fête de la Toussaint de chaque année
Girou
:
Le 5 février 1740 Le présent bail
affermé
ainsi fait
pour huit années complètes et révolues qui ont
commencé à prendre leurs cours au jour et fête de
Notre Dame de mars de l'année dernière 1740 et à
tel et semblable jour finiront sauf à pouvoir se départir
au bout des quatre premières années en s'avertissant
réciproquement l'un l'autre trois mois auparavant et d'avance.
Il n'y a pas de prix du bail en numéraire, il semble
plutôt s'agir d'une métairie, voir plus bas
(corvées et astreintes) le
détail des produits exigés en paiement.
Lavaurs
:
le
10 décembre1879. Le bail pour une durée de neuf
années, à partir du 25 mars 1880. Pendant les 9
années le preneur jouira de la totalité des biens
affermés moyennant le prix annuel en numéraire de 4
500 francs que le preneur s'oblige à payer au bailleur, chaque
année, en 3 fractions égales de 1 500 francs,
échéant le 8 juin, 18 octobre et le 25 mars, en
commençant le 8 juin 1881.
Le foncier :
Chabrevière
:
Château, étages, dépendances,
granges,
écuries, jardins, étangs, vergers, près, boighes*,
bois, montagnes, masures et burons
Girou :
maison,
granges,
près, terres, buges*, pasturaux*, droits de commun
passage, servitudes, aisances, quelques montagnes et burons
(lieux non indiqués)
Lavaurs :
bâtiments
d'habitation et d'exploitation, jardins, prés, terres, pacages*,
un pré à Jaleyrac et une pâture
appelée "l'Embarras?" et un pré appelé "la Saigne"
au Vigean. Pas de montagne.
(la maison
d'habitation est bâtie sur l'emplacement de l'ancien manoir dont
elle avait conservé la herse et la tour d'escalier, voir la
photo de la ferme de Lavaurs été 1902 ;
Antoine Garcelon mon arrière-grand-père est le signataire
de ce bail)
notes :
*boighes et buges auraient la même
signification
*pasturaux et pacages également
*le prat
ou pradel peut être
assimilé
à des prés.
*les pasturaux, lieu de pacage ou de
pâturage, serviraient à parquer les bêtes
*les
saignes comme les vergnes correspondraient à des prés
humides.
*les buges pourraient être une terre
défrichée récemment, pré peu étendu,
laissé en friche selon les besoins
Le bétail
Chabrevière
:
2 paires de bœufs appréciés entre
les
parties à la somme de 166 livres,
25 vaches de montagne
pleines ou avec leurs suivants bonnes et suffisantes
2 étangs
empoissonnés (estimé à1quintal et demi)
Il ne
s'agit pas de nos quintaux, le quintal français ancien
valait 100 livres anciennes, donc environ 48,951 kg.
Girou
:
20
vaches de montagne bonnes et de . . .
Lavaurs :
18
vaches dont 16
pleines,
2 bœufs de 3 ans,
2 veaux de 2 ans, 6
génisses de 2 ans, (doublonnes)
6 veaux d'un an, 6
génisses d'un
an. (bourettes)
le Matériel
Chabrevière
:
34
chaines de
fer à lier bestial,
2 fourchats, l'un neuf et l'autre
usé,
1 petite fourche de fer bonne,
2 petites
cognées,
1 tarière, une (?), une vironne?,
1
grande scie de fer,
2 araires garnies de 2 rilhes (?) demi
usées,
1 échelle tirant 4 brasses,
4 scies demi
usées,
2 jougs garnis de cadenas et taladoyres?,
2
paires de seilles, les unes neuves les autres demi usées,
1
paire de roue neuves sans aucune garniture,
2 chars avec leurs
roues garnies d'embaisses* de10 liens de fer, 6 grands et 4 petits, les
roues dudit char demi usés, 2 charrues, l'une garnies de
ses roues demi usées et embaissées et avec 2 grands liens
de fer et les autres petits et l'autre sans roue,
1 table
carrée demi usée,
1 coffre demi usé avec sa
serrure,
1 buffet demi usé,
1 armoire,
1 petite
garde-robes demi usée à 2 portes,
1 petite maie
à pétrir demi usée,
1 greslon neuf,
note:
*embatre
: couvrir une roue avec des bandes fer, embattage = action d'embattre
Girou
:
une charrette à porter du fumier,
deux
jougs, un bon
et l'autre mauvais,
une araire garnie
un joug aussi garni et
avec le fer,
un hersoir,
vingt et un fourchats,
vingt
clayes,
un demi seillion,
un grellou,
une seille
à faire fromages,
une faiture?,
un ruchon et singlou?,
vingt gerles tant bonnes que mauvaises
vingt chaînes de
fer pour attacher les vaches avec leurs coulliers de fer bois
Lavaurs
:
5 araires, dont 3 demi-usées et 2 en mauvais
état,
garnis de leurs socs en fer pesant 14 kg,
16 licols entés
et 16 demi-chaines,
une houe, un bident, un trident,
deux
sonnettes pour les vaches,
un bois de lit, deux coffres à
l'écurie.
Foins et céréales :
Chabrevière
:
20 brassées de foin, fournies avec le
bétail
normalement pour finir l'hiver.
Les terres sont livrées
ensemencées puisqu'elles doivent être rendues en
même quantité et qualité qui se trouvera
l'année présente. Aucune quantité et
qualité ne sont déterminées.
Girou :
20
brasses de foin pour achever d'hiverner lesdites vaches et
26
setiers de blé de seigle pour la terre qu'il doit ensemencer,
Lavaurs
:
103, 570 m3 de foin dans la grange de Lavaurs
24,
642 m3 dans celle de Jaleyrac
210 double-décalitres de
blé seigle et à 100 double-décalitres de froment,
représentant le capital de semence
Entretien du bien :
Chabrevière
:
Dans lequel château lesdits Garcelon ne pourront
faire
aucune réparation, sans l'agrément du seigneur.
soit
pour la couverture, planchers, fenêtres ou autres
réparations qu'ils auraient nécessité de faire, de
même que la grange et buron de laquelle grange il y en a une
partie de découverte que seulement d'y employer les glanes qui
se retireront audit domaine et où lesdits Garcelon
voudront y faire quelques réparations, soit pour ledit
château, grange, que aux étangs qui sont en mauvais
état,.
Le seigneur a promis rendre les prix et sommes
qu'ils auront baillées aux ouvriers pour leurs salaires et
nourriture et pour l'achat de matériaux suivant le
mémoire qu'ils en feront. (Voir les réparations au
domaine de Longevialle à St Paul),
employer les fientes et
graisses aux terres
Girou :
entretenir les
bâtiments des
réparations locatives, employer les glanes et pailles aux
réparations desdits bâtiments,
les fians (fientes)
à engraisser des terres,
Lavaurs :
de
faire chaque
année 4 mètres en largeur sur toute la hauteur de la
charpente, d'un seul côté de toiture
neuve en
paille à la grange du pré situé à Jaleyrac,
d'entretenir le faîtage de ladite grange,
de tenir
également en bon état la toiture d'une loge à
cochons existante à Lavaurs.
De faire également tous
les transports de chaux et de sable nécessaire à
l'entretien des bâtiments affermés ou
réservés.
Corvées et astreintes :
Chabrevière
:
ne couper aucun arbre à pied sans le
consentement dudit
seigneur.
Bien pourront prendre pour leur usage, travail ,
chauffage dudit domaine les branches des arbres et du bois mort et sec,
comme aussi couper les arbres qui seraient secs, comme aussi leur sera
permis d'aller prendre du bois soit pour fermer les héritages
dudit domaine, le bois de Combrun, Laveyssière, Meylard,
de la Béliche et Fontanet.
de plus de payer au sieur
curé de St Bonnet 2 setiers de seigle, mesure de cette
ville pour la rente au lieu de dîme et le fromage à
consommer, au sieur curé de St Paul pour raison
dudit delprat Rigail
Girou :
de donner chaque
année 40
quintaux fromages bons et marchands,
1 quintal de beurre bon et
marchand et le tout poids de cette ville
à la charge de
prendre les fromages gras qui se feront jusqu'aux Rois et le tout
portable en cette ville ou au lieu de St Martin Valmeroux au choix
dudit seigneur bailleur,
1 cochon à choisir de ceux qui
seront nourris dans la montagne dépendant dudit domaine et
1
fromage mûr aussi choisi de ceux qui seront faits dans ladite
montagne,
un veau gras à chaque fête de Pâques et
5 livres de chanvre peigné
le tout payable savoir les
fromages mûrs et beurre et fromages à descente de
montagne,
les fromages gras "aux Rois" et le cochon et chanvre
à la St Simon.
Ne couper aucun arbre à pied sans le
consentement dudit seigneur que seulement pour le service dudit domaine
et à l'entretien des présentes
Lavaurs :
de
délivrer annuellement au bailleur 10 double-décalitres de
froment, 50 double-décalitres de blé seigle,
40
double-décalitres de blé noir, 30
double-décalitres d'avoine, tous ces grains vannés,
criblés, secs, prêt à moudre et à choisir
par le bailleur.
de semer chaque année, à la suite
des siennes, 10 double-décalitres de pommes de terre pour le
bailleur après avoir convenablement préparé et
fumé le terrain, de récolter et transporter au domicile
du bailleur le produit de cette semence.
D'aller, chaque
année, chercher dans les vignobles du Limousin,
pour le compte
du bailleur, 12 hectolitres de vin moyennant une indemnité de 25
litres de vin par 6 hectolitres transportés (ceci correspond
à la corvée dite la "vinade" en cours
du temps des Salers et
des Escorailles).
De tenir l'été, au pacage, 2 vaches,
un cheval, appartenant au bailleur.
De fournir chaque année
la nourriture et le coucher à 50 ouvrier employés par le
bailleur, soit ensemble, soit isolément.
De fournir chaque
année pour le service du bailleur pendant 20 journées une
paire de vaches et un homme pour les conduire, le bailleur devant
choisir pour faire faire ces journées le temps le plus
convenable et le moins nuisible aux travaux ordinaires.
De fournir
annuellement au bailleur et de transporter chez lui, 1500 kg de
paille
12 poulets, 12 douzaines d'œufs, 15 kilogrammes de
beurre, 5 kilogrammes de laine lavée, 1 kilogramme de fil de
chanvre propre à la couture.
De prendre dans le domaine le
bois nécessaire à son chauffage sans pouvoir couper
à pied aucun arbre, le droit lui étant, cependant,
concéder de couper les pieds des frênes pour l'entretien
et le renouvellement des moyeux des roues.
Dans le cas où le
bailleur jugerait à propos de faire des couvertures nouvelles,
de nourrir et loger les ouvriers employés, moyennant une
indemnité d'un franc par jour et par homme.
La Vinade
D'après
un article trouvé dans la Revue de Haute Auvergne et
rédigé par Michel Leymarie,
nous avons suivi
cette route de la vinade car nos Garcelon y étaient parfois
assujettis.
Par exemple Antoine Garcelon fermier du comte de
Sauvebeuf à Girou n'est pas astreint à cette vinade
mais
dans un nouveau bail du 10 janvier 1746 à Bournazel, il y sera
assujetti.
Il faut noter que le comte de Sauvebeuf en son
château d'Arnat ou du Puy d'Arnat se trouve à une dizaine
de kilomètres au nord de Beaulieu-sur-Dordogne,
c'est-à-dire des
vignobles !
Cette corvée servait-elle à
approvisionner ses résidences de Leybros et de Salers ?
Mon
arrière-grand-père Antoine Garcelon y sera astreint, voir
le bail de Lavaurs.
Extrait de cet article :
"Le voyage dure en moyenne 5
jours parfois moins en 1645 (il fit très beau temps, sans pluie
ni vent) les barriques parties le lundi 22 octobre furent de retour le
jeudi 25 (de nuit)
en 1644 le 25 octobre il avait beaucoup
neigé et plu aussi, le voyage dura une semaine du lundi 24 au
dimanche 30 après-midi,"
Nous avons fait le trajet
depuis le château de Mazerolles, Escorailles, Hautebrousse,en vue
d'Argentat, on franchit la Maronne à l'Hôpital, en suivant
la rive gauche de la Dordogne on gagne Atilliac, Beaulieu
où l'on passe la Dordogne, puis on remonte vers Bilhac et la
Caminade
soit 6 jours pour un trajet A/R de 160km env. = +/-28km/jour
Mais
il faut oublier votre confort habituel, à savoir l'automobile,
des chaussures et un équipement bien adapté si vous
êtes marcheurs, et surtout les routes en bon état et une
signalétique routière efficace !
il faut le
répéter, tout ce que nous connaissons est sans commune
mesure avec l'état des lieux d'il y a 350 ans.
Pour
qui connaît la région, la côte de Mazerolles
à Drugeac est encore très raide, ensuite la route
monte régulièrement jusqu'à Escorailles, le profil
du trajet jusqu'à l'approche d'Argentat peut être
considéré comme acceptable, mais la descente vers
Argentat est longue et aussi ardue que la côte de Mazerolles, la
rive gauche de la Dordogne est relativement plate jusqu'à
Beaulieu, ensuite il faut monter à Bilhac et la Caminade.
Au
retour le profil s'inverse, mais avec la pleine charge.
Le
problème des bœufs nous intriguait : là, il
faut
noter la remarquable efficacité de nos Cantalous.
en
effet, une barrique sur un char c'est-à-dire +/- 220litres
environ
220kg + le poids de la barrique 50 kg et le char, l'ensemble
peut-être
330/350kg tiré par de 2 bœufs.
En bavardant, au
cours de nos rencontres, nous avons appris que le système du
relais se pratiquait couramment,
c'est à dire dans
certaines fermes on
pouvait changer l'attelage, d'où moindre fatigue des bœufs
(et des hommes)
Les points d'achat ne varient pas : coteaux
bordant la Dordogne de Beaulieu à Vayrac :
Astaliac,
Puybrun , Mastrat, Bilhac, la
Caminade, Cotalou,
commentaires:
Chabrevière
est la ferme la plus importante avec ses terres, ses montagnes et les
bois qui y existaient à l'époque.
Le matériel
fourni y est conséquent, mais les locataires semblent avoir une
plus grande liberté d'action.
Les frères Garcelon
étant marchands il est probable qu'ils soustraient
l'activité agricole, mais nous n'avons rien trouvé en ce
sens.
Lavaurs les contraintes sont
imposantes.
Dans les 3 fermes la coupe de bois est surveillée
de près, les arbres sont un bien précieux, mais depuis
les montagnes s'en sont trouvées bien dégarnies.
Notes
diverses :
Dans le livre de James Lowth
Goldsmith, nous avons relevé parmi les revenus des
différents
domaines des Escorailles vers 1700, ce détail :
1 veau
engraissé à Pâques ne vaut que 2 livres 10 sols
alors que le porc engraissé est estimé à 15
livres.
Dans la liste des céréales et
denrées, nous trouvons du blé noir du seigle, du froment,
de l'avoine, des pois et des lentilles, sans oublier le chanvre
et l'huile de noix;
dans la lettre de crédit de Jacob
Couderc, marchand de bétail à Salers, du 3 novembre 1673
le prix du bœuf gras est de 60 livres. Dommage que nous
n'ayons pas le poids de ces animaux.
Extrait
de la maison rustique du 19°siècle -1837- page 451=464
Description
de la vache de Salers indique une vache de 4 pieds et 2 à
6 pouces de hauteur, soit 140 cm env.
En 1845, Tyssandier d'Escous
commence la sélection de la vache de Salers.
Concernant
le cheptel de Lavaurs, cette clause qui semble importante :
de
conserver les races des animaux composant le cheptel et de renouveler
les têtes de ce cheptel avec les animaux nés sur le
domaine.
Mais nous ne connaissons pas la ou les races en
question,
y a-t-il un rapport avec la démarche entreprise par Tyssandier
d'Escous 34 ans auparavant.
Nous sommes bien loin des
gabarits actuels, les rendements en lait devaient être
différents
Cette
illustration
extraite du manuscrit du 15° siècle. "les
Riches Heures du duc de Berry" !
Cette
peinture représente une scène de travaux agricoles. Au
premier plan, un paysan laboure un champ tandis que d'autres taillent
la vigne dans un enclos à gauche. Sur la droite, un homme se
penche sur un sac, sans doute pour y puiser des graines qu'il va
ensuite semer.
Char
à
bœufs avec son timon et le "fourchat" à manche long et 3
dents, probablement pour charger le foin,
pour le fumier il aurait
4 dents et le manche court.
Cette
photo suivante provient du
village médiéval de St Julien aux Bois en Corrèze.
Malgré les sélections, il arrive parfois que l'animal
retrouve ses origines, vous pouvez ainsi le comparer avec la stature
actuelle des Salers.
Question : cela correspond-il à la
taille des vaches présentes dans les baux du 17°
siècle ?