Les Garcelon de Mulhouse 

Ou les Garcelon de Drugeac, puisqu'ils sont tous originaires de cette commune.


Il y a entre 550/600 km, au moins au plus direct, de Drugeac à Mulhouse soit un voyage de 15/20  jours à pied.
Les chaudronniers de Calamocha en Aragon partaient sur une distance plus importante, mais pour des campagnes de 3 ans en moyenne.  La même chose devait se produire pour nos migrants vers l'Est de la France.
Nous les retrouvons épisodiquement "au pays" lors d'évènement familiaux et ils exercent occasionnellement un autre métier sur place avant de repartir.
Il y avait aussi les marchands colporteurs qui partaient à l'année, souvent absents à la naissance de leurs enfants.
Si certains couples ont réussi leur migration, d'autres n'ont probablement pas fait fortune, ils ont un point commun : ils sont adaptables, avec un métier de base, il leur faut exercer un autre travail.
Le colportage ne devait pas être lucratif, les déménagements successifs devaient bien compliquer leur vie.

Pour situer et suivre ces Garcelon émigrants de Drugeac vers Mulhouse.
Voir ce graphique de descendance, nous avons mis ces gens sur fond vert à droite du tableau
.
Ce classement est arbitraire ; au début, nous avions tenu compte des dates de décès, mais il nous a semblé judicieux de mettre Jean et Géraud Garcelon les premiers -parce que plus âgés-, ils sont frères, logiquement les anciens ouvrent la voie aux nouveaux.

1° Jean Garcelon, né le 10 juin 1811 à Drugeac, âgé de 60 ans, il décéde à l'hôpital civil à Mulhouse le
6 février 1871, veuf d'Elisabeth Dayral décédée au Teil de Drugeac.
Témoins : Jean Rongier, 55 ans, marchand de parapluies, domicilié à Mulhouse,
Jacques Bidermann 48 ans, domicilié à Mulhouse, menuisier
Lors de son mariage Jean, âgé de 32 ans, est chaudronnier forain, donc ambulant, peut-être a-t-il déjà été à Mulhouse ?
Au mariage de sa fille Anne en 1860,  il a 49 ans et est fermier à Ferluc de Drugeac (près du Teil),
quand part-il pour Mulhouse ? En 1867,  il y est domicilié, témoin au décès de son neveu Julien.

2° Géraud Garcelon, âgé de 56 ans,  né le 22 mai 1815 à Drugeac, il décéde à l'hôpital civil à Mulhouse le
28 avril 1871, époux de Marie Bordes.
Témoins : Jean Baptiste Garcelon, 28 ans, étameur, domicilié à Mulhouse, son neveu ;
Jacques Bidermann 48 ans menuisier.
En 1867, au décès de sa femme Anne Basset, Géraud, 55 ans, est dit cabaretier à St Cirgues de Malbert.
Puis lors de son remariage avec Marie Bordes en 1869 il est à nouveau chaudronnier.

3°Julien Garcelon, âgé de 16 ans, il décéde, également, à l'hôpital civil à Mulhouse le 19 avril 1867, chaudronnier, né de père inconnu,  sa mère Jeanne Garcelon, 44 ans, domiciliée à Drugeac,
(si l'âge réel de Julien est 16 ans, il serait né en 1851);
Témoins : Jean Garcelon, 53 ans, chaudronnier, domicilié à Mulhouse, oncle du défunt, c'est à dire Jean  époux d'Elisabeth Dayral  ci-dessus. 
Jacques Bidermann 44 ans, domicilié à Mulhouse, menuisier.
Nous avons un Julien, neveu de Jean Marie et de Jean Baptiste Garcelon, (sa mère Marie Garcelon est la sœur des 2 frères),  mais né en 1864 et décédé en 1866, celui-ci ne peut convenir.
Par ailleurs,  nous avons 2 frères nés de père inconnu et dont la mère est Anne Garcelon, locataire à Drugeac,
Jean, le 1er est né le 19 mai 1846 et décédé le 24 octobre 1846 à Drugeac
André, le 2ème , né le 19 mai 1851 à Drugeac, son année de naissance convient, sa mère est Anne  Garcelon (ou Jeanne ces 2 prénoms sont souvent équivalents).
Nous avons donc un André dit "Julien", possible, il y a très souvent le prénom officiel et le prénom d'usage.
Il est très possible que son oncle Jean l'ait pris en charge.
La seule Jeanne qui puisse convenir est la sœur de Jean et Géraud, née en 1817 elle aurait 29 ans à la naissance de Jean en 1846, et 34 ans à la naissance d'André "Julien" en 1851, mais il faudrait qu'elle soit veuve de François Delcher et nous n'avons pas trouvé le décès de celui-ci, c'est la meilleure hypothèse que nous ayons !

Ces trois Garcelon décèdent à l'hôpital civil de Mulhouse, maladie ou accident, impossible de le savoir, mais les conditions de vie, travail, hygiène, leur rendaient la vie bien difficile.
Jean et Géraud ont bien résisté à cette existence ; pour Julien cela a dû être plus compliqué !
 
4° - Pierre Garcelon, né le 9 novembre 1832 à Drugeac, décédé le 17 avril 1869 (âgé de 37 ans) époux de Marie Rolland, domiciliée à Mulhouse,  chaudronnier et demeurant rue du faubourg de Belfort à Mulhouse.
Témoins : Jean Baptiste Garcelon, 21 ans, chaudronnier, cousin du défunt ; il ne peut s'agir que de Jean Baptiste  marié à Virginie Chavialle
Jean Lafond, 22 ans, marchand, domicilié à Mulhouse.
Entre ses 2 enfants il y a 7 ans, on peut penser que dans ce laps de temps il ait fait une ou plusieurs "campagne" à Mulhouse.
Nous pensons qu'Antoine Emile fils de ce Pierre "aîné" a fait un séjour dans les Vosges chez un Garcelon du Thillot. (voir les Garcelon des Vosges)

5° - Pierre Garcelon, né le 31 juillet 1834 à Drugeac, décédé le 20 juin 1874, (âgé de 40 ans)
 "Marchand de parapluies".  Il est probable, comme les colporteurs, qu'il partait à l'année.

Ces deux Pierre Garcelon, frères,  avaient leur résidence à Salins,

6° - Jean Baptiste Garcelon, né le 20 août1847 à Drugeac, décédé le 9 avril 1904 à Salers  et
Virginie Chavialle née le 11 janvier 1853  Méallet, décédée le 1 juin 1926 à St Cernin ;
ils se sont mariés le 13 décembre 1871 à Drugeac. (n°3_CJ 114), il est le frère de Jean Marie Garcelon et beau-frère d'Antoine Garcelon marié à Salvat ci-dessous. 
Jean Baptiste est chaudronnier en 1769, étameur en 1871,
si leur 1er fils Casimir Antoine nait le 3 avril 1873 à  Drugeac,
Jean Marie voit le jour à Soultz (68) le 13 novembre 1875,
Antoine Ernest nait à Mulhouse le 29 décembre 1882 et
Casimir Ernest nait le 2 juin1897 à Salers.
Donc, pendant au moins 7 ans ce couple a vécu dans le Haut Rhin.

Dans le recensement de 1891 ils demeurent rue du Forail à Salers
Jean Baptiste est cafetier ainsi que sa femme Virginie, leur fils Baptiste à 19 ans est  commis,  les autres fils : Jean-Marie 18 ans et Ernest 8 ans,  il y a aussi la tante  Gabrielle Cheyvialle  86 ans.
 recensement de 1901 : ils demeurent rue Turpin à Salers
Jean Baptiste à 52 ans maître d'hôtel,  Virginie Chayvialle sa femme a 46 ans, Ernest leur fils 18 ans,  René 3 ans  comme personnel il y a  Justine Charbonnier 30 ans leur cuisinière et Marie Rongier leur bonne.
recensement de 1906 :  Jean Baptiste est décédé en avril 1904 à Salers, Virginie est chef hôtelière, ses fils  Ernest né en1882 à Salers et René né en 1897 à Salers sont avec elle ils n'ont pas de qualification. Il y a deux domestiques Antonin Barrier de Salers et Marie Combarieu de Drugeac (homme à tout faire et cuisinière ?)
recensement de 1911 : les Garcelon sont rue du Foirail, mais avec du changement,
nous avons Pierre Garcelon né en 1882 à St Cirgues et marié en avril 1919 à Salers avec Marie Brousse ; à leur service il y a Georges Serre né en  1894 à Anglards domestique, et Elise Monteil Elise née en 1889 à St Bonnet servante,
mais Jean Pierre décède 22 novembre 1914 à Vlamertinge (voir les morts pour la France)
à la même adresse demeurent Virginie Chavialle 57 ans et son fils René. Elle a probablement vendu son fonds de commerce à Jean Pierre Garcelon.
  Hôtel Garcelon à Salers   

7° - Jean Marie Garcelon né le 3 novembre 1845 à St Bonnet et décédé à Mulhouse le 28 décembre 1926, marié à Antoinette Marguerite Garcelon, née le 24 mars 1855 à Salers et décédée le 10 janvier 1927 à Mulhouse, elle est la sœur de Antoine Garcelon mariée à Marguerite Salvat (voir 8°)
- Jean est le fils de Antoine et Toinette Layac  (n°3 _ CI 114)
- Antoinette est la fille de Jean Bernard et Jeanne Toinette Layac  (n°2 _ BO 138)
Jean Marie est dit "kesselschmied" chaudronnier, confession : catholique, nationalité : française.
Leurs trois enfants nés à Mulhouse seront déclarés à Salers afin de conserver la nationalité française.
Il est fait état des différents changements de domicile sur leur fiche de police ainsi que leur retour en France
le 12 août 1914, on les retrouve à Mulhouse le 26 janvier 1919.
-Marie Antoinette née le 20 octobre 1876 à Mulhouse, mariée à Herman Biderman à Mulhouse, peut-être 2 fils
-Jean Baptiste Alfred, né le 28 août 1884 à Mulhouse leur fils, est en France le 31 octobre 1901, de retour le 21 février 1914 et part à Belfort le 28 juillet 1914, il est marié à Henriette Hermann, il décède le 5 février 1915 à Mauriac (46/319) fondé de pouvoir d'une maison de transport lors de son décès. Domicilié 10 rue Scheurer Kestner à Belfort, son père est dit ferblantier. Pas de trace de Jean Baptiste à Belfort dans le recensement de 1911
-Jeanne née le 15 juin 1891 à Mulhouse, décédée le 9 mars 1986 à Mulhouse mariée le 21 janvier 1914 à Mulhouse à Eugène Vogel. Probablement une fille Marguerite décédée à 37 ans.

Jean Baptiste Alfred n'aurait pas eu d'enfant,  d'après Louise Lafon/Garcelon  (n°3 _ CL 140), celle-ci est la fille de Casimir le cousin germain de Jean Baptiste. Elle a récupéré des albums de photos de ces familles que lui aurait donnée une cousine issue de Mulhouse, problablement Marguerite la fille de Jeanne ci-dessus.

Mais comme d'habitude, il n'y a aucun nom marqué, c'est bien dommage !!!
il y avait des photos de soldats en uniforme allemands, des engagés "malgré eux" ?
Nous n'avons pas trouvé de transcription d'actes de naissance concernant ces 3 enfants, ont-ils gardé la nationalité française ? Toujours d'après Louise Lafon/Garcelon il se pourrait que Jean Baptiste fasse partie de ces soldats.
Avec des transmissions orales, il reste peu de chance de découvrir une suite, nous sommes les derniers marqueurs !
 
8° - Antoine Garcelon 25 octobre 1852 à Salers, décédé le 19 juin 1932 à Mulhouse marié à
Marguerite Salvat,  née le 3 novembre 1854 à St Bonnet, ils se sont mariés 23 février 1895 à Salers
les publications de mariage ont été faites aussi à Mulhouse, lui est dit marchand domicilié à Mulhouse et elle, lingère à Salers.  
Antoine est le fils de Jean Bernard et de Jeanne Toinette Layac, (n°2_BM 138)
Sur sa fiche de police il est dit "hausierer" c.à.d. colporteur, sur cette même fiche, pour sa femme et ses 2 enfants, il est fait état d'un changement de domicile à Salers en date du 23 septembre 1891.

 
ce n'est pas Antoine Garcelon, sur cette carte postale, mais ce métier ne devait pas être une activité lucrative !

Marguerite et ses 2 enfants, âgés de 3 et 2 ans, ont fait le voyage de Mulhouse à Salers, comme il est spécifié domicile à part sur la fiche de police, espérons que Antoine les accompagnait, reste à savoir si le coût du voyage le permettait !
Leurs 2 enfants sont nés à Mulhouse, déclarés à Salers.
-Jean Antoine né le 12 janvier 1888 à Mulhouse, 17 rue de la Mésange. Étrange ! c'est à cette adresse que réside Jean Marie le beau-frère d'Antoine
-Marie Virginie née le 26 avril 1889 à Mulhouse, 17 rue de la Mésange et décédée à Vernouillet le 18 février1982
Nous avons perdu leur trace après le 23 septembre 1891 date du retour à Salers pour Marguerite Salvat avec les 2 enfants. Marie Virginie est décédée à Vernouillet (78) mais nous n'avons rien sur le devenir de son frère Jean Antoine
les différents domiciles à Mulhouse :
-30 novembre 1891: 10 rue des Merles ;
-9 avril 1893 : 37bis Grande Rue ;
-4 novembre 1893 retour : 10 rue des Merles ;
-8 août 1914 :  il est noté un (? vice), il serait parti sans prévenir l'administration allemande du fait de la mobilisation générale ;
-16 juin 1919 : 8 rue Chalampé ;
-1 juillet 1923 : 86 avenue de Lutterbach
-20 mai 1931 : ? , obligation de renseigner la fiche de police est tombée en désuétude ?
-19 juin 1932 : Antoine décède à Mulhouse, reste à trouver l'adresse.

En 2007, nous avions rencontré Jean Garcelon de Salers, il nous avait dit que ses parents appelaient les Garcelon de Mulhouse les "Bohémiens" parce qu'ils voyageaient avec une roulotte !
Il s'agissait peut-être du couple Antoine Garcelon et Marguerite Salvat.
Jean Baptiste Garcelon et Virginie Chevialle se sont installés à Salers avant 1891, et Jean Marie et Antoinette Garcelon semblent résider définitivement à Mulhouse.


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